Les erreurs de logique
La première fois que j’ai entendu parler d’erreurs de logique, en temps qu’ancienne ingénieure, vous pouvez imaginer à quel point cela m’a intéressé! (si vous ne saviez pas que j’ai été ingénieure, voici un article à lire !) Mais fini les math (en tout cas pour moi !), on parle bien de psychologie : les erreurs de logiques ont été spécifiquement étudiées dans la branche de la thérapie comportementale et cognitive. Elles consistent en des raisonnements très hâtifs et spontanés qui nous poussent à tirer des conclusions souvent fausses et pourtant auxquelles on croit dur comme fer. Cela nous entraine vers des croyances qui souvent nous limitent, difficiles à dépasser car nous sommes convaincues de leur véracité à travers notre filtre erroné. Se rendre compte de ces erreurs nous permet de prendre du recul et de revoir nos pensées à travers un autre filtre plus proche de la réalité.
Voici quelques types d’erreurs de logique
L’abstraction sélective : c’est une pensée qui semble complètement anodine et inoffensive mais qui, dans son contexte global, peut avoir des conséquences importantes. Par exemple, si je viens d’arrêter de fumer et que le tabac dans lequel j’avais l’habitude d’aller est juste à côté d’une boulangerie, je peux avoir envie de manger la baguette spéciale que l’on ne trouve que dans cette boulangerie ; je me retrouve donc juste à cote du tabac sans le faire exprès (enfin presque pas !) et je serai peut être poussée à craquer et à acheter des cigarettes. Bien entendu, cette envie de baguette n’est pas là par hasard et son seul objectif était probablement de me pousser à aller chercher des cigarettes. Je le savais très certainement au fond de moi mais cette abstraction sélective m’a permis de ne pas faire face à cela et d’y aller (presque) innocemment.
La surgénéralisation : cela consiste simplement à tirer une conclusion générale d’un fait particulier. Par exemple, si lors de mon premier entretien d’embauche, on me pose des questions difficiles et que je suis déstabilisée par le manque de préparation ou d’habitude, je peux en conclure que je suis nulle en entretien et me trainer cette pensée tout au long de ma vie.
Le double standard : cela consiste à tirer des conclusions pour nous même différentes de celles que l’on pourrait tirer pour les autres dans la même situation. Par exemple, je rencontre un homme, je passe la soirée avec lui et je n’ai ensuite plus de nouvelle. J’en conclus que je suis nulle, moche et pas intéressante. Mon amie vit la même situation, j’en conclus que c’est l’homme qui est nul et pas du tout elle !
La personnalisation : Cela consiste à prendre toute la responsabilité (ou une responsabilité exagérée) d’une situation. Par exemple, une amie a des problèmes de cœur et elle me demande des conseils pour son prochain rendez-vous amoureux. Si celui-ci ne se passe pas bien, je me sens alors complètement responsable.
La pensée dichotomique : cela consiste en une pensée en noir ou blanc, en tout ou rien, sans nuance. Par exemple, si un matin je me réveille de mauvaise humeur, je vais avoir tendance à tout voir du mauvais côté sans mettre aucune nuance dans mes jugements (il fait trop froid, il fait trop chaud, j’aime pas la pluie mais j’aime pas le soleil non plus car ça m’éblouit..etc)
La télépathie : cela consiste à penser à la place des autres. Par exemple, si mon mari n’est pas de bonne humeur aujourd’hui, j’imagine que c’est parce que la veille je n’ai pas accepté d’aller voir le film qu’il souhaitait.
Il y en a bien sur beaucoup d’autres !
L’enjeu est de réussir à sortir de ces pensées erronées car encore une fois, elles nous embarquent dans des mécanismes pas toujours aidant ! Pour cela, il faut réussir à prendre du recul en se posant quelques questions :
- est ce que ce que je pense, tout le monde le pense ?
- est ce que je pense toujours ce que je pense maintenant ?
- est ce que cette pensée n’est pas trop extrême ?
- et peut être la plus efficace : est ce que si un ami me racontait une situation complètement similaire à la mienne, je penserai la même chose ?
Bien entendu, il est beaucoup plus facile de déceler les erreurs de logique des autres : c’est pour cela que lorsque vous êtes en thérapie, nous pouvons souvent les révéler plus facilement et ainsi les travailler pour les transformer en quelque chose de plus aidant pour vous !