En temps que professionnels de santé, nous nous sommes souvent formés à une discipline ou une technique qui nous a profondément aidé dans notre parcours de vie afin de pouvoir la transmettre à notre tour.
En effet, lorsque nous traversons une grande période de souffrance et que la vie met sur notre chemin une méthode pour nous sentir mieux, nous avons souvent à cœur ensuite de la partager et d’aider ceux qui ne sont pas bien. Cette envie d’aider et d’accompagner l’Autre est au cœur du métier de thérapeute et est un point commun entre nous.
Et au-delà de la technique que nous utilisons, il y a bien entendu nous : notre personnalité, notre manière de voir les choses et aussi la posture que nous prenons dans nos échanges avec les personnes que nous recevons.
Cette posture peut sembler naturelle : à partir du moment où je veux sincèrement aider l’Autre, que je suis dans la bienveillance et le non jugement, je peux penser être dans le bon positionnement. Cependant, il y a de nombreux écueils sur lesquels nous pouvons tomber et nous pouvons parfois blesser nos patients malgré notre bonne intention.
En temps que patiente, j’ai souvent été confrontée à ce genre de situations : lorsque par exemple, j’ai fait une fausse couche et qu’on m’indiquait que ce n’était pas grave et que probablement cet embryon n’était pas viable, lorsque l’on m’a dit pendant une grande période de souffrance que j’étais jeune et que cela allait s’arranger, lorsque l’on m’a expliqué que c’était bien mes problèmes de hanche à la naissance qui ont entrainé cette incapacité à gérer la frustration… Cela vous semble anodin peut-être mais j’ai vécu à chaque fois ces différents épisodes comme des gifles, des gifles qui ont rajouté de la douleur à ma souffrance déjà bien présente. Qu’est ce qui s’est passé à ce moment là ? Je ne me suis absolument pas sentie écoutée et j’ai eu la sensation que mon interlocuteur essayait de prendre le dessus sur moi : en me suggérant ce qui était grave ou pas, en faisant un pari sur mon avenir ou même en m’indiquant connaitre les causes de ma souffrance mieux que moi. Je ne remets absolument pas en cause les compétences de ces personnes qui m’ont accompagnée, cependant, avec le recul que j’ai aujourd’hui, je peux voir que leur posture n’était pas juste pour moi. Ces maladresses ont entrainé une vraie rupture dans la relation de confiance, ce qui a été dommageable pour la suite de l’accompagnement.
La juste posture du thérapeute existe mais elle n’est pas naturelle : elle nécessite un « effort » conscient, un positionnement intérieur et souvent une remise en cause de ses propres tendances spontanées à accueillir la souffrance de l’autre. Aujourd’hui, dans mon activité de thérapeute, cette juste posture est au centre de mes accompagnements : c’est pour moi un pré requis absolument indispensable pour que la personne qui me sollicite se sente écoutée, comprise, entendue et alors elle peut se connecter à sa part d’elle-même où se situe toutes les réponses qu’elle venait chercher dans mon cabinet.
Et vous ? Est ce que vous vous êtes déjà questionné sur votre posture de thérapeute ? Si vous avez envie d’y réfléchir, je vous propose de commencer par ce test qui permettra de vous révéler quel type de thérapeute vous êtes.